La salle de l’auditorium a longuement résonné des applaudissements engendrés par la une heure trente du spectacle fourre-tout, irrévérencieux et parfois musical, donné par Didier Super samedi 13 octobre en soirée.

Il a fallu attendre presque 20 minutes de plus que l’horaire initial prévu, avec un fond musical enfantin et désuet (Entrez dans la danse, le petit âne gris) pour voir débouler sur scène le personnage, chantre du politiquement incorrect ou du mauvais goût diront certains. Avec un public entièrement acquis à sa cause, sauf quelques très rares spectateurs offusqués qui quitteront l’auditorium, devant un Didier hilare et habitué : «L’essentiel c’est qu’ils aient payé !», il s’en est donné à cœur joie.

Sur une base enfantine, déguisé en clown ou affublé d’un ridicule chapeau de fée, il a passé à la moulinette tout ce qui lui passait sous la main : toutes les religions et le Vatican, les violeurs, les ruraux du Lot, les punks à chiens, les migrants, les racistes, Mac Do, les Femen…

Embrouillaminis de saynètes cocasses, outrancières, de chansons minimalistes aux textes acerbes «Pas la peine de taper dans vos mains, il n’y a pas de rythme dans mes chansons», ce bonhomme inclassable a fait se tordre de rire l’ensemble du public qui l’a ovationné longuement à la fin de la représentation.

Se définissant lui-même comme «consternant», il a mis une véritable pagaille au sein du public, dans les travées en arrivant comme un forcené avec une tronçonneuse en marche ! Tout à la fin, il s’est assis au milieu de la scène, goguenard, dans un capharnaüm hétéroclite d’objets utilisés au cours de la soirée : poupées gonflables, paravents, bombe à raser éventrée, coussin péteur, déguisements. Pierre, la soixantaine découvrait l’humoriste : «Il est dans la lignée de Coluche et il va même plus loin que lui. C’est pour ça probablement qu’on ne le voit pas à la télé, trop libre et trop de censure».